LA FIBROMYALGIE : EN SAVOIR PLUS
LES MEDICAMENTS CONSEILLES ... ET CEUX A EVITER ...
mercredi 3 janvier 2007
par Docteur Elisabeth Levesque
Si la douleur est le symptôme majeur des FM ;d’autres troubles y sont associés : troubles du sommeil, dépression, et surtout apathie et désentraînement...
C’est connu ,certains médicaments pouraient déclencher une FM, notamment les chimiothérapies anticancéreuses .
D’autres pourraient théoriquement l’aggraver : MOPRAL , QUININE , TAGAMET ,LIPAVLON... comme les bétabloquants, sont à éviter.
QUE PENSER DES THERAPEUTIQUES ANTALGIQUES CLASSIQUES ?
A éviter :
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens pris en solo .
A favoriser :
LE PARACETAMOL :il demeure le traitement de choix (à la demande ou en continu) des douleurs.
Il peut-être utilisé seul ou en association avec certains produits comme la caféine, la codéine ...
QUE PENSER DES MEDICAMENTS A VISEES METABOLIQUE ? De nombreuses anomalies vitaminiques et hormonales ont été signalées au cours des FM ainsi que des perturbations du métabolisme du magnésium et de certains acides aminés.
VITAMINES ET HORMONES
A éviter :
LA VITAMINE A Les taux de vitamine A sanguin des FM étant à la limite supérieure de la normale et des travaux américains ayant révélé que cette vitamine pouvait aggraver certaines pathologies rhumathologiques, elle doit être évitée chez les fibromyalgiques.
LES CORTICOIDES n’ayant aucun effet sur les douleurs et ne pouvant entraîner que des effets indésirables, sont également à proscrire.
A favoriser :
La vitamine B1 qui joue un rôle essentiel sur la neurotransmission .
A l’étude : -les vitamines B2 ,B6 ,B12,C...
La vitamine C (efficace sur les courbatures et les myotonies) a été proposée dans les syndromes myofasciaux et son taux sanguin est diminué dans les FM. Elle doit être prescrite avec de faibles doses de vitamine E pour un effet antioxydant optimum.
La somathormone (Hormone de croissance : GH) est déficitaire dans plus d’un tiers des cas de FM et un traitement par GH semble particulièrement efficace dans ces cas. Le problème du mode d’administration et du coût d’un tel traitement est souvent dissuasif et oriente vers un traitement dit sécrétagogue ( cad stimulant la sécrétion de GH (arginine ou clonidine-CATAPRESSAN)
Hormones thyroïdiennes certains auteurs, en l’absence d’hypothyroïdie franche ont obtenus des résultats cliniques non négligeables en utilisant la tri-iodo-thyronine (T3). En dépit d’une bonne tolérance , la thérapeutique par T3 peut être considérée comme risquée et n’est donc pas de pratique courante .
L’utilisation des oestrogènes est basée sur l’augmentation des FM en post-ménopause.
D’autres essais thérapeutiques sur des déficits, ont également été effectués qu’il s’agisse de la mélatonine, de la calcitonine, de l’ocytocine ou du DHEA.
QUE PENSER DES MINERAUX, OLIGO ELEMENTS ET ACIDES AMINES ?
A éviter
Le fluor
Les acides aminés excitateurs tels que le glutamate ou l’aspartate,
A favoriser
Le magnésium (Mg) a fait l’objet de nombreux travaux : les investigations sont contradictoires avec un probable et discret déficit en Mg érythrocytaire et une augmentation du Mg leucocytaire. Un apport de Mg doit être quasi automatique lors de prescription de B1 ou de B6.
A étudier
Le manganèse pourrait être une piste intéressante dans la mesure où un déficit a été observé chez quelques malades . Par ailleurs, il intervient dans les processus antioxydant .
QUE PENSER DES ANTIDEPRESSEURS
A éviter
Une enquête effectuée chez des fibromyalgiques révèle que la mianserine entraîne beaucoup plus d’aggravation que d’amélioration
A favoriser
L’amitriptyline (LAROXYL cp 25, 50 mg et gouttes 1 mg/goutte) est un des premiers antidépresseurs prescrit, et, actuellement il demeure le meilleur. Plusieurs études en double aveugle ont démontré son efficacité rapide, mais les effets semblent s’estomper au fil des mois au point que des traitements de 3 mois seulement, en alternance avec d’autres traitements, sont souvent proposés. La tolérance, souvent médiocre, pourrait être améliorée par la prescription concomitante de vitamine B1.
L’amitriptyline est parfois utilisée en association avec d’autres anti-dépresseurs (fluoxétine - PROZAC*)) ou des anti-inflammatoire (naproxen).
A l’étude
la doxepine (QUITAXON) ;les avis sont contradictoires.
Les tricycliques
Les inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine donnent de meilleurs résultats sur la dépression et de nettement moins bons résultats sur la douleur en mono-thérapie. D’autres médicaments utilisés comme antidépresseurs tels que les IMAO de dernière génération ou le 5 hydroxytryptophane semblent donner des résultats prometteurs.
Une première approche par l’utilisation de la mélatonine - régulateur du sommeil - semble également prometteuse .
BENZODIAZEPINES ET MYORELAXANTS
A éviter L’inefficacité de la chlormézanone et du bromazépam a été démontrée.
A prescrire
Une seule étude en double aveugle a démontré l’efficacité du carisoprodol (FLEXARTAL*) associé à d’autres produits)
L’alprazolam ( XANAX cp 0,25 et 0,50 mg ) à la dose de 0,5-3 mg/j, efficace seul ou en association avec l’ibuprofène(BRUFEN, ADVIL ORALFENE, etc... ) semble bien toléré. De faibles doses et des traitements de courte durée sont à recommander, tout en sachant que les effets bénéfiques de cette benzodiazépine, qui a également des effets antidépresseurs, ne peuvent apparaître qu’après la 8ème semaine.
A l’étude
le thiolcolchicoside (COLTRAMYL*) le tetrazépam (MYOLASTAN)
le temazepan (NORMISON*) était supérieur à l’amitriptyline. Ces médicaments, entrainant des effets négatifs sur le sommeil lent profond et sur la force musculaire, devraient être évités. En fait, ils peuvent, lors de cures courtes entraîner quelques améliorations.
AUTRES THERAPEUTIQUES MEDICAMENTEUSES
Certains médicaments devraient améliorer les FM notamment le dipyridamole, la scopolamine, certains diurétiques (qui ont des effets antalgiques) ou les inhibiteurs calciques (efficaces sur les courbatures " du lendemain ").
Les bétastimulants, qui améliorent la glycolyse ont démontré, dans une étude ouverte, leur efficacité au cours des FM. Un tel traitement doit être utilisé avec précaution, chez des sujets jeunes et pas trop désentraînés. A côté du salbutamol ou de la terbutaline, l’heptaminol, plus maniable, pourrait faire l’objet d’une étude.
La plupart des médicaments susceptibles de modifier le tonus adrénergique dans un sens ou dans un autre peuvent parfois être utilisés au cours des FM, qu’il s’agisse de traiter des phénomènes algiques résistants, une hypotension orthostatique ou bien encore une dysurie.
Certains médicaments utilisés en pathologie ischémique cérébrale, tels que le piracétam (NOOTROPYL, GABACET ) ou la trimétazidine (VASTAREL) améliorent la glycolyse et le métabolisme du pyruvate dans les FM mais sont sans effet clinique évident
L’effet antalgique de la trinitrine a été démontré
Le buflomédil (FONZYLANE) , par un effet adénosine like, pourrait également agir sur les douleurs ; la pentoxifylline ( TORENTAL) a également été proposée.
L’efficacité de la superoxyde dismutase a été démontrée au cours des FM mais la catalase est sans effet.
SOURCES /Info Myalgie - J. Eisinger